Avez-vous déjà ressenti ce besoin viscéral de sortir par vos mains ce qui bouillonne en vous ? De sentir un lien profond entre vos tripes, votre âme et vos mains ?

C’est exactement ce qui m’a menée à ouvrir Atelier Le Carillon, mon espace de création dédié à la céramique artisanale. Entre la douceur de l’argile et la magie du feu, je façonne chaque jour des pièces uniques, avec passion et patience.

À travers ce blog, je vous invite à découvrir mon univers d’artisan céramiste, mes inspirations, mes secrets de fabrication et tout l’amour que je mets dans chaque création.

Ode à la lenteur

Dans un monde tourbillonnant – moi-même intérieurement je bouillonne – je sentais ce besoin d’avoir mon espace d’apaisement propice à la création. Mais je voulais simple. Justement pour enlever toute la complexité du monde qui nous entoure. A l’atelier du Carillon, je prends le temps. Déjà parce-que j’ai fait le choix de modeler chaque pièce et de ne pas tourner. Je l’explique dans le « à propos« . Mes créations renoue avec le temps. L’art de la céramique rend patient et appelle un peu de sérénité. Je prends le temps de trouver l’argile, la travailler avec douceur, esquisser intérieurement la forme finale, mais juste esquisser ! Pour aussi me laisser surprendre, laisser faire l’intuition. En une journée il n’est pas rare que je ne sorte qu’une seule pièce…

Faire le choix du temps et donc de la rareté de la pièce c’est aussi veiller à ne pas surproduire. Celle qui vous ravira, suscitera une émotion intense.

La genèse

Mais avant de plonger dans les coulisses de l’atelier, laissez-moi vous raconter comment tout a commencé…

Quand j’avais environ 8 ans j’ai eu la chance de participer un atelier de découverte du modelage sur argile. Une potière d’une grande douceur (moi qui craignais… à peu près tout le monde !) nous a montré comment réaliser un hérisson. A peine les mains posées sur l’argile, étonnement, je me souviens avoir eu le sentiment de savoir comment faire. La terre m’avait happée. Je crois me souvenir que je n’ai pas dit un mot. J’ai juste « fait ». Et Mme Charozé – la potière – a respecté ça. C’est un moment, une sensation, que je n’ai jamais oublié.

J’ai continué autant que possible à modeler, nous avons la chance de traverser Noron-la-poterie régulièrement et quand mes parents le pouvaient, nous ramenions un bloc d’argile. Bien entendu, je ne cuisais pas. Mais je modelais, je créais des « peintures » pour enduire des toiles… J’ai exploré. Jusqu’à très longtemps ! Plus grande j’ai saturé mes sculptures avec de la cire d’abeille pour les patiner, et également les « durcir » et faciliter leur conservation.

Et puis vint le feu

Grâce à internet, j’ai pu discuter avec des potiers qui cuisaient au feu de bois, mais je n’avais pas vraiment la possibilité de me construire un four. A force de recherche – je suis une artiste-artisane en recherche constante – je suis entrée en contact avec des potiers (amateurs ou non) du Nord de l’Afrique (pays du Maghreb) qui cuisaient au feu de bois en fosse. J’ai procédé à divers tests, en creusant dans mon jardin et en enfournant mes pièces. J’ai alimenté le feu. J’ai cuis ainsi mes premières pièces. Je n’ai pas toujours réussi. J’ai brisé beaucoup de pièces. J’ai découvert également les émaux de cendres ainsi et par accident !

Mes connaissances sont empiriques. Je collecte mes expériences, je compile mes conclusions. Et j’avance ainsi. Par moi-même.

Bien se connaître et ouvrir ses ailes

La céramique n’a pas toujours été mon métier ! J’ai été tour à tour enseignante et formatrice (en maison familiale et rurale) où j’y ai appris la pédagogie par le projet, l’expérience. Ce qui me donne le bagage nécessaire pour l’animation d’ateliers, de stages et min-camps autour de la céramique mais aussi des arts plastiques (une partie des études et ma grande passion également !). Ensuite j’ai été cheffe de projet puis directrice des systèmes d’information dans la fonction publique. C’est là que j’ai compris… que j’abhorrais les systèmes complexes ! Mais toutes ces années, dans l’ombre, préparant ma lumière, je constituais mon bagage.

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