Dans mon atelier niché en Normandie, chaque pièce naît d’un dialogue direct entre mes mains et la terre. J’ai délibérément choisi de me passer du tour de potier pour privilégier des techniques ancestrales : le pincé, les colombins, la plaque et le kurinuki. Ce choix est motivé par des considérations écologiques, une quête de simplicité, et une volonté de préserver une relation intime avec la matière.
Les techniques que j’utilise
Le pincé
Technique primitive, le pincé consiste à former une boule d’argile, puis à creuser son centre avec le pouce tout en pinçant les parois pour donner forme à l’objet. Cette méthode permet de créer des pièces expressives, souvent de petite taille, comme des bols ou des tasses. (pour en savoir plus : L’Établi — Le magazine de Wecandoo)
Les colombins
Les colombins sont de longs boudins d’argile que l’on superpose pour construire une forme. Chaque boudin est lissé et soudé aux autres à l’aide de barbotine, une argile liquide. Cette technique offre une grande liberté de formes, bien que les pièces obtenues soient généralement plus épaisses et rustiques. (pour en savoir plus : L’Établi — Le magazine de Wecandoo)
La plaque
La technique de la plaque consiste à étaler l’argile en fines couches, puis à découper et assembler ces plaques pour créer des formes variées. Elle permet de réaliser des objets de grande taille avec des lignes épurées, tout en conservant une approche manuelle.
Le kurinuki
J’utilise beaucoup plus rarement cette cette technique originaire du Japon. Le kurinuki implique de sculpter un objet à partir d’un bloc d’argile. On creuse et façonne la pièce en retirant de la matière, créant ainsi des formes organiques et uniques. Cette technique valorise l’imperfection et la spontanéité du geste. Il y a un article très complet sur le blog de « la dame jeanne » à propos de cette technique si vous voulez en savoir plus. ici
Pourquoi je n’utilise pas de tour de potier
Une démarche écologique
- Réduction de l’empreinte énergétique : Le tour de potier consomme de l’électricité en continu. En m’en passant, je diminue ma consommation énergétique.
- Économie d’eau : Le tournage nécessite une grande quantité d’eau pour lubrifier l’argile, ce qui engendre un besoin de recyclage complexe.
- Réduction du bruit : Les tours motorisés génèrent du bruit, perturbant la quiétude de l’atelier.
- Optimisation de l’espace : Un tour prend de la place, nécessitant un atelier plus grand et contribuant potentiellement à l’étalement urbain.
Mon fournisseur d’outils en bois (je travaille avec un maillet de potier et des réglettes) a rédigé un très bon article sur la céramique écologique… ici
En adoptant des techniques manuelles, je choisis une voie plus respectueuse de l’environnement et plus en harmonie avec mes valeurs.
Une connexion directe avec la matière
Le contact direct avec l’argile me permet de ressentir chaque nuance de la matière, d’ajuster mes gestes en fonction de sa texture et de son comportement. Sans machine interposée, je développe une relation plus intime et authentique avec la terre.
Valoriser la diversité des pratiques
Le tournage tend à standardiser les formes, produisant des pièces similaires. En utilisant des techniques manuelles, chaque création est unique, portant les traces de mes mains et de mon intention. Je contribue ainsi à la richesse et à la diversité des pratiques céramiques.
Ce choix de travailler sans tour est une invitation à ralentir, à observer, à ressentir. C’est une démarche où chaque pièce raconte une histoire, celle d’une rencontre entre la main, la terre et l’esprit.
Pour découvrir mes créations façonnées à la main, rendez-vous sur aureliechalles.etsy.com.
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